L'Eau dans l'Orne

Caractéristiques hydrogéologiques de l'Orne 

Le département de l’Orne se caractérise par le fait d’être « tête de bassin versant » que ce soit en termes topographique ou géologique.

Sur le plan topographique, le département est coupé par un axe Est/Ouest :

  • La partie Nord représente la tête de bassin des rivières côtières de la Manche et de leurs affluents. Ces fleuves sont l’Orne, la Dives, la Touques, la Risle et l’Eure. Cette partie correspond au bassin de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.
  • La partie Sud représente la tête de bassin de rivières affluentes de la Loire. Les plus importantes sont la Varenne, la Mayenne, la Sarthe et l’Huisne. Cette partie correspond au bassin de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Sur le plan géologique, le département est également coupé par un axe Nord/Sud passant approximativement par Alençon et Ecouché :

  • La partie Ouest est constituée d’éléments anciens du Massif Armoricain, datant jusqu’à -600 Millions d’années (Ma).
  • La partie Est comprend le reste du département. C’est une bordure du Bassin Parisien qui s’étend jusqu’en Alsace. Ce bassin est composé de formations sédimentaires plus récentes déposées en contexte marin. En parcourant cette partie du département d’Ouest en Est, les formations rencontrées à l’affleurement sont de plus en plus récentes, datant du Jurassique moyen (-170 Ma) à l’aube du Crétacé supérieur (-90 Ma).
Carte des affleurements géologiques dans l’Orne
© Conseil Départemental de l’Orne « L’eau patrimoine de l’Orne »

L'alimentation en eau potable dans l'Orne...

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23 Mm3 prélevés
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Source des données : RPQS départemental – exercice 2022 (SDE 61)

Ce total départemental cache cependant des réalités locales très diverses en lien avec la géologie où :

  • à l’Ouest du département prédominent les captages de surface (75% du volume d’eau potable produit),
  • à l’Est priment les captages souterrains (100 % du volume d’eau potable produit).

L’Ouest du département dispose en effet de ressources en eau souterraine difficiles à mobiliser. Les roches qui constituent cette partie (granites, schistes et grès) sont peu perméables et très peu poreuses. L’eau ne peut y pénétrer que lorsque la roche est altérée et/ou fracturée. Par conséquent, la productivité des nappes du Bocage est généralement faible. La réalisation de forages profonds (> 100 m) dans des zones très fracturées permet toutefois de mobiliser des volumes d’eau parfois conséquents et, bien souvent, de très bonne qualité grâce à la filtration naturelle induite par les roches traversées.

Dans la partie Est, les terrains sableux et calcaires, poreux et fissurés, sont propices à l’infiltration et au stockage de l’eau. La ressource en eau souterraine y est plus abondante. Elle est exploitée soit en captant des sources, soit en créant des forages.

...et ses problématiques

Du fait de cette situation de « tête de bassin versant », l’Orne fait face à des problématiques quantitatives liées à des ressources de faibles productivités et vulnérables. Ceci oblige à abandonner certains captages, tenter d’en trouver de plus fiables et interconnecter les réseaux existants sous réserve que les ressources les alimentant soient suffisantes.

Sur le plan qualitatif, deux types de pollution se retrouvent généralement dans les nappes ne bénéficiant pas d’une protection naturelle :

  • les pesticidesproduits chimiques utilisés contre les parasites animaux et végétaux, champignons ou bactéries – sur les eaux de surface localisées dans la partie occidentale du département,
  • et les nitratesformes de l’azote qui, en trop grandes quantités, perturbent l’équilibre biologique des milieux aquatiques – sur les captages d’eau potable exploitant les nappes les moins profondes des calcaires du Bathonien (plaines d’Alençon, Sées, Argentan) et de la craie du Cénomanien (Pays d’Auge, Pays d’Ouche, Perche), dans les zones de grandes cultures.

Les captages les plus vulnérables vis-à-vis de ces pollutions sont classés prioritaires et/ou sensibles et doivent faire l’objet de programmes d’actions préventives à l’échelle de leur aire d’alimentation pour la reconquête de leur qualité d’eau.